Il ne faut pas confondre la notion de pomologie et arboriculture.
L'arboriculture consiste à cultiver les fruits (avec ses règles bien établies comme la plantation, taille, traitements,…) alors que la pomologie est l'art de les étudier où peuvent intervenir de nouveaux éléments parmi lesquels peuvent l'histoire locale ou nationale, voire mondiale, les us et coutumes, l'art graphique, la gastronomie, la littérature, les langues étrangères, l'histoire naturelle, etc.
Il y a deux manières d’étudier la pomologie :
- L'étude de l'arbre et du fruit (surtout dans les vergers conservatoires)
- L'étude du fruit (loin du verger, dans les expositions, lors d'apports de fruits par des gens venus d'autres contrés).
La pomologie se fait en 6 étapes différentes:
1) L’étude des fruits
Pour étudier une espèce fruitière, il faut prélever plusieurs fruits à maturité. On en examine le goût, la couleur, l'aspect et la qualité. On observe aussi l'arbre : feuilles, rameaux, port, vigueur, fertilité, floraison, résistances et faiblesses...Il faut photographier, répertorier, noter patiemment les caractères remarqués et remarquables, et comparer avec les manuels existants.
Coupe longitudinale d'une pomme.
2) Identification des variétés
Les pomologues complètent les informations connues, les vérifient en s'appuyant sur les travaux des siècles précédents et le savoir des anciens. Ils font aussi appel aux connaissances des arboriculteurs et pépiniéristes actuels. C'est grâce à ces derniers que les variétés ont conservé leur nom, ont été reproduites par greffage, sont encore disponibles et figurent dans des catalogues.
3) Inventaires
Les passionnés tentent de faire un recensement des variétés anciennes, des classiques, de celles qui ont été identifiées récemment et des variétés nouvelles. Cela présente un intérêt indéniable : la préservation des espèces et le maintien de la biodiversité.
4) Rôle de la littérature pomologique
Les manuels de pomologie de la fin du XIXe siècle apportent des descriptions précises, accompagnées de gravures richement colorées, donnant une saisissante vue du fruit. Ce sont de véritables œuvres d'art montrant le fruit, les caractéristiques de l'arbre et de ses feuilles, différentes d'une variété à l'autre. Les amateurs ne s'y trompent pas et continuent de faire appel à cette littérature.
5) Les vergers conservatoires
Aujourd'hui, plus question de faire du bois mort avec des arbres fruitiers ! L'heure est à la plantation dans un souci de conservation et de sauvegarde des espèces. L'idée est déjà très ancienne, mais aujourd'hui il s'agit moins d'étudier les fruits que de conserver un patrimoine.
Pour obtenir de nouvelles variétés il faut croiser plusieurs variétés de pomme.
Le verger conservatoire assure la pérennité de variétés fruitières locales (et parfois des savoir-faire qui lui sont associés), permet leur étude, leur description et leur propagation. C'est une véritable réserve génétique. Les obtentions nouvelles permettront aussi d'avoir des fruits plus résistants aux maladies, aux chocs, plus riches en
goût, en jus, plus facile à récolter….
Un verger a droit à l'appellation "conservatoire" si les variétés qu'il abrite ont été authentifiées et inventoriées par
une association pomologique ou un autre organisme spécilaisé.
La conservation de ce patrimoine a réellement débuté en France au début des années 1980 avec des travaux d'inventaires et de plantations conservatoires dans différentes régions. Mais c'est à partir de 1990 que les collections dites"conservatoires" ont foisonné à travers la France.
6) Pomologie et gastronomie
Il y a un lien évident entre les fruits et l'art culinaire (pâtisserie et cuisine régionales) et la fabrication de boissons traditionnelles comme le Calvados, le cidre le pommeau, le poiré….
mercredi 4 février 2009
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